Le spermogramme, quand un jour se fut à son tours de le faire.
Il est 13h50. Nous attendons devant le laboratoire, serrés l'un contre l'autre. Lui s'est plongé dans un bouquin, il ne lèvera pas la tête ni pour m'observer, ni pour m'embrasser. Il s'est réfugié dans son monde, celui qu'il aime tant: La science fiction.
Et moi je suis à côté, je me sens minuscule, le temps ne passe pas. Je n'ose pas bouger, je murmure une chanson sans grande conviction. L'ordonnance dans la main je ne cesse de lire et relire "Spermogramme". Ce mot me fait sourire et paniquer à la fois. J'imagine la salle, d'un silence glaciale où une table basse est entreposé au centre. Seul meuble hormis une chaise. Quelques magazines posés en vrac: Des seins nus, des ventre plat luisant d'huile de massage, des fesses rebondies qu'une homme lèche sans interdis. Voici sa lecture du jour. Je souris en y pensant. Quelle scène particulière, lui derrière la salle d'attente en train de forcer une éjaculation, moi derrière qui attend sagement. Et puis, à nouveau ces vagues d'angoisses: Et si ce n'était pas bon? Et si lui aussi avait quelque chose?
Des clefs retentissent à l'intérieure de la cours, le laboratoire ouvre ses portes. Il est 14h05. Seb range son bouquin dans sa poche, attrape a ma main et me fais un sourire plein d'appréhension, un sourire qui en dit long "ne me laisse pas parler, pour l'amour du ciel". J'ai glissé l'ordonnance dans sa main, il la regarde, puis me regarde après paniqué.
"C'est pour quoi, je vous écoute".
Sébastien reste là, sans un mot, il me jète des regards plein de désespoir. Pas un bruit. Silence. Je tire l'ordonnance de sa main, et m'empresse de dire "c'est pour un spermogramme s'il vous plait". J'attrape la main de Sébastien lui sourit pour le rassurer.
La dame se retourne, fouille dans un grand placard où sont entreposés plusieurs récipients. Les premiers sont très grands, Seb panique, il me regarde les yeux écarquillés il prie pour que ce ne soit pas ce récipient là. J'ai envie de rire, je l'imagine déjà avec sa grosse boite imitation tuperware, plein de bonne volonté pour bien faire. Je me retiens.
Finalement la secrétaire nous donne une sorte de pipette avec un haut en forme d'entonnoir. Elle dit "et voilà, les instructions sont à l'intérieur, à ramener immédiatement avant 9h00 et à maintenir dans un linge chaud le long du trajet".
Soulagement général. Tout se fera à la maison. Il n'y aura pas de salle sinistre, avec des magazines X en guise de stimulation sexuelle. On sort du laboratoire plein d'espoir. A la sortie, j'ouvre le sac, observe le récipient. La tension tombe, je me mets à rire, sans pouvoir me retenir. Sebastien me rejoint avec des plaintes "arrêtes ce n'est pas drôle". Non, ça ne l'est pas. Vraiment pas. Mais mon visage, ma gorge ne m'obéissent plus. Je ris, sans cette vague de bonheur. Sa grosse voix me rappel où nous sommes, pourquoi, et ce qui nous attends encore derrière.
Mon amour, je ris le cœur compressé, l'estomac plein d'angoisse. Je ris de désespoir.
Et moi je suis à côté, je me sens minuscule, le temps ne passe pas. Je n'ose pas bouger, je murmure une chanson sans grande conviction. L'ordonnance dans la main je ne cesse de lire et relire "Spermogramme". Ce mot me fait sourire et paniquer à la fois. J'imagine la salle, d'un silence glaciale où une table basse est entreposé au centre. Seul meuble hormis une chaise. Quelques magazines posés en vrac: Des seins nus, des ventre plat luisant d'huile de massage, des fesses rebondies qu'une homme lèche sans interdis. Voici sa lecture du jour. Je souris en y pensant. Quelle scène particulière, lui derrière la salle d'attente en train de forcer une éjaculation, moi derrière qui attend sagement. Et puis, à nouveau ces vagues d'angoisses: Et si ce n'était pas bon? Et si lui aussi avait quelque chose?
Des clefs retentissent à l'intérieure de la cours, le laboratoire ouvre ses portes. Il est 14h05. Seb range son bouquin dans sa poche, attrape a ma main et me fais un sourire plein d'appréhension, un sourire qui en dit long "ne me laisse pas parler, pour l'amour du ciel". J'ai glissé l'ordonnance dans sa main, il la regarde, puis me regarde après paniqué.
"C'est pour quoi, je vous écoute".
Sébastien reste là, sans un mot, il me jète des regards plein de désespoir. Pas un bruit. Silence. Je tire l'ordonnance de sa main, et m'empresse de dire "c'est pour un spermogramme s'il vous plait". J'attrape la main de Sébastien lui sourit pour le rassurer.
La dame se retourne, fouille dans un grand placard où sont entreposés plusieurs récipients. Les premiers sont très grands, Seb panique, il me regarde les yeux écarquillés il prie pour que ce ne soit pas ce récipient là. J'ai envie de rire, je l'imagine déjà avec sa grosse boite imitation tuperware, plein de bonne volonté pour bien faire. Je me retiens.
Finalement la secrétaire nous donne une sorte de pipette avec un haut en forme d'entonnoir. Elle dit "et voilà, les instructions sont à l'intérieur, à ramener immédiatement avant 9h00 et à maintenir dans un linge chaud le long du trajet".
Soulagement général. Tout se fera à la maison. Il n'y aura pas de salle sinistre, avec des magazines X en guise de stimulation sexuelle. On sort du laboratoire plein d'espoir. A la sortie, j'ouvre le sac, observe le récipient. La tension tombe, je me mets à rire, sans pouvoir me retenir. Sebastien me rejoint avec des plaintes "arrêtes ce n'est pas drôle". Non, ça ne l'est pas. Vraiment pas. Mais mon visage, ma gorge ne m'obéissent plus. Je ris, sans cette vague de bonheur. Sa grosse voix me rappel où nous sommes, pourquoi, et ce qui nous attends encore derrière.
Mon amour, je ris le cœur compressé, l'estomac plein d'angoisse. Je ris de désespoir.