Je tourne en rond dans mon lit. Je cherche le sommeil, la tranquilité mais rien n'y fait: je suis agitée comme une puce.
Je ne pense qu'à l'amménagement de cette petite chambre: les cloisons à abattre, les murs à peindre, le petit berceau dans un coin et la table à langer dans l'autre. Je pense aux prénoms: Lucie? Emma? Lorik? Evan? Je m'imagine des petits corps potelés entre les bras.
Le vide est là, le silence en devient étouffant. J'écoute ces jeunes mères se plaindre des nuits blanches, des pleures et des cris, pendant que moi, recroquevillée, je prie pour vivre tout cela. Je veux connaitre la frustration des pleures inconsolable, je veux connaitre la culpabilité de ne pas savoir quoi faire, je veux connaitre ces nuits interminables, je veux changer ces couches souillés qui débordent. Je veux connaitre tout ça et ben plus encore.
Et puis...
... La vie continue son cours, on va danser, chanter, boire entre amis. On va faire les boutiques, on s'embrasse, on se promène. On voyage, on découvre le monde, et l'on fait des projets tous plus fou les uns que les autres. On vit, avec la niak, la rage de ne pas vouloir en gaspiller une seconde.
On est deux, main dans la main, à s'aimer, à rire, à suffoquer de plaisir.
On s'accroche l'un à l'autre de peur de perdre pied. On attend sagement sur le quai de la gare, qu'enfin notre wagon de bonheur arrive.
Minuit 10, je me retourne une derrière fois, je vois Sébastien dormir à point fermé, je me sers contre lui, autant que je peux.
Il est beau, magnifique, gorgé de sincérité, de douceur, de spontanéité.
J'observe son corps étendu qui me semble interminable.
Je puise en lui toute la sérénité qu'il me manque.
Je ferme les yeux, embrasse son torse et lui murmure "Bonne nuit mon amour", bonne nuit...